Quand
la callune étouffe les lycopodes du Puy de la tuile
La
callune est une plante appartenant
à la même famille botanique que les bruyères, aux
apparences trompeuses
elle est souvent confondue avec ces dernières.
La « vraie » bruyère est nommée Erica
par les spécialistes alors que la « fausse » correspond
à la Callune . Cette
« bruyère »,
unique dans son genre , est répandue en Europe ainsi qu’en Asie,
dans les landes, lisières, bois, clairières, prairies… A
l'aune des pentes du « Puy de la Tuile » tous
ces milieux différents possèdent
une caractéristique commune : l’acidité du sol. De plus, elle
montre des « propriétés
télétoxiques , sécrète
au niveau de ses racines une substance qui inhibe la croissance des
autres végétaux »,
hormis le lycopode. Autrement dit, elle laisse peu d’espèces
germer
sur son territoire. Pour la détruire : la couper
ne suffit pas. Ce samedi d’octobre une journée bénévole était
destinée à l'extirper. Mais compte tenu de la contrainte, d’abord
détecter le « lycopode
petit cyprès » et ensuite éliminer. Point ne fallait une armada
d’arracheurs, mais seulement une poignée qui soit capable de
repérer sans détériorer . Mission délicate sous la férule de
François Puech du Conservatoire des Espaces naturels et de Thomas
Darnis de l’ONF. Les lycopodes sont
des
plantes
rares vivaces,
persistantes,
semblables
à
de
la
mousse,
à
racines
dichotomiques,
se
reproduisant
par
des
spores.
La graine du « petit
cyprès »
peut rester sans germer des milliers d’années ce qui est la
caractéristique de
seulement cinq
sites en France. « Ce
n’est pas parce que les lycopodes peuvent rester des centaines,
voire
des milliers,
d’années sans dommage dans la terre que nous ne devons pas les
protéger ce qui permet de les connaître et de les étudier, en
prendre soin » argumente
François Puech.
Dans
le
cadre
de
la
politique
des
Espaces
naturels sensibles (E.N.S.)
du
Conseil
Général
du
Cantal,
un
schéma
directeur
de
développement
du
lieu dit « Puy de la tuile » a été
adopté
et
signé
entre
le
département et
la
municipalité de
Deux-Verges
avec pour opérateurs
« naturels » l’ONF
et
le CEN,
sous l’égide de la communauté de communes Caldagués Aubrac.
Le
Puy de la tuile est un site remarquable déclaré
« Espace naturel sensible »
inscrit
à « Natura 2000 » et classé « réserve
biologique dirigée » qui
fait l’objet de toutes les attentions.