Hommage collectif des Caldagués à Pierre Raynal

« L’essentiel est l’emploi de la vie non sa durée ». Voilà ce que l’on pourrait retenir de ce qui servait de ligne de conduite à Pierre Raynal. Une partie de la population assistait à cette cérémonie emplie d’une certaine nostalgie, mais aussi de respect et de recueillement pour un homme qui marqua la cité thermale cantalienne. Après la découverte de la plaque commémorative les présents avaient rendez salle Beauredon. S’y déroulaient divers hommages, dont celui de René Molines qui retraçait sans réserve, ajoutée à ses souvenirs personnels, la carrière de l’intéressé comme premier magistrat durant 42 années de 1953 à 1995. « Pierre Raynal s’est employé à actualiser et dynamiser notre commune : réseau d’eau potable et assainissement, groupe scolaire. Il a vite compris que l’avenir de Chaudes-Aigues adviendrait par la modernisation de l’établissement thermal. Le 19 juin 1964, Georges Pompidou venu accompagné de trois ministres inaugurait l’édifice. Construction de la première piscine du Cantal, ouverte en 1964 ». Passons sur des aménagements comme le cinéma et le jardin public, la médiathèque, Géothermia. « Appuis, crédits, subventions ne manqueront pas au premier citoyen de la commune pour continuer à réaliser des programmes ambitieux capables de hisser la ville au rang de station thermale de classe », écrira Pierre Chassang dans son ouvrage sur Chaudes-Aigues, son pays natal. Sans oublier le bâtiment qui porte son nom « Centre Hospitalier Pierre Raynal » ex-centre de rééducation fonctionnelle avec la création de 60 emplois pérennes. N’omettons pas non plus la réfection de l’église, l’implantation des cités Saint Michel, Sansard et La Jarrige. Par ailleurs il était médecin omnipraticien et omniprésent que ce soit de jour ou de nuit, en été comme dans la tempête de neige, par tout moyen de locomotion y compris à pied. Il devait traiter de tout autant les accouchements à domicile que des cas qui relèveraient aujourd’hui des urgences. Il possédait un diagnostic sur. Ne parlons pas des consultations qu’il « oubliait » de réclamer chez les plus nécessiteux. Chaque famille Caldagués, de l’époque a bénéficié sans exception d’une de ses interventions pour quelque motif que ce soit à moment ou un autre. Cet hommage offrait l’occasion pour tout un chacun de se remémorer un temps bien révolu. Pierre Brousse, ex-maire et conseiller général, quant à lui rappelait « C’est lui qui m’a porté sur les fonts baptismaux de la politique. Je lui en serais toujours reconnaissant. C’est une grande fierté pour moi d’avoir été proche de lui durant de nombreuses années et d’avoir pu le servir ». Alain Marleix député, retraçait l’action politique de celui qui le précéda au palais Bourbon depuis sa convocation à Matignon pour devenir le suppléant de Georges Pompidou, un peu contre son gré. « Il n’oubliera jamais, au cours de ses mandats, son métier de médecin de campagne qui le servira dans sa tâche de représentant du Cantal dans les couloirs du pouvoir et ses arcanes. Vincent Descoeur, président du conseil départemental se souvenait et évoquait sa première rencontre, alors jeune et nouveau conseiller général. “Il fut l’artisan de la décentralisation dans le Cantal qui vit la séparation des services de l’état d’avec ceux du conseil général, fit construire l’Hôtel du département. Il comprit également rapidement que les atouts de notre région résidaient principalement dans le tourisme : le Lioran, la seule station thermale du cantal, l’arrivée de l’A75. Le développement des points forts de notre département était indispensable. Il fit entrer le Cantal dans la modernité. Sachez par ailleurs que derrière l’élu il y avait l’homme généreux, intègre, à la personnalité estompée par une grande modestie”. Mr Serge Delrieu, sous-préfet, se disait “fier en cette circonstance de représenter Mr le préfet et donc l’état”. Jacques Raynal au nom de toute la famille remerciait les présents de leur initiative : “Il me semble nécessaire qu’on enseigne son action à ceux qui ne l’ont pas connu... C’est désormais gravé dans le marbre.”Avec cette phrase qui le caractérise tellement bien : “L’essentiel est l’emploi de la vie non sa durée”. Une assertion de Sénéque, défenseur de la liberté politique et de la justice sociale.





Pierre Raynal en quelques dates

Médecin et conseiller général du Canton de Chaudes-Aigues (1949-1992) Maire de Chaudes-Aigues (1953-1995)

Suppléant du Président Georges Pompidou en 1968

Député du Cantal (1969-1993)

Président du Conseil général (1976-1988)

Chevalier de la Légion d’honneur en 1968, médaille remise à Chaudes-Aigues par Georges Pompidou.

Officier de la Légion d’honneur en 1993, décoré par Charles Pasqua, à la Préfecture de Région.

En 2005, le Président de la République, Jacques Chirac, lui a remis la Croix de Commandeur à l’Élysée. 
 

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