Le Jardin secret de Christiane et Jean.


Ce sont leurs filles qui ont vendu la mèche «Tu devrais aller voir le jardin des parents… » Si vous cherchez le jardin de Jean et Christiane, vous risquez d’y passer une bonne partie de votre temps. Cela nécessite d' aller au bord de la vallée qui surplombe le Levandès sur la commune d'Espinasse. Ce jour-là Jean et Christiane sont dans l’ombre assis confortablement à attendre le journaliste qu’ils invitent à se joindre à eux à l’abri du vent . Jean est arrivé là après avoir quitté Magnac lors de la mise en eau du barrage de Grandval. Déraciné avec le reste de la famille. Depuis il a bâti la sienne ici. Dans ce petit coin, cul de sac d’un bout du monde. Un espace effectivement extraordinaire existe au droit de la maison après la cour. Un morceau de quelque trois cents mètres carrés où l’un comme l’autre y passent un temps que je n’ose quantifier. A vous dissuader de jardiner. Lui c’est plus les légumes, elle les fleurs . Le cerisier au milieu produit des fruits et de l’ombre . Des fleurs il n’en manque pas : tagètes, reines-marguerites, zinnias, dahlias, rosiers, œillets...s’épanouissent, embellissent et parfument l’espace. Les semis s'effectuent avec des graines ramassées à l’automne. Mais pour obtenir une telle plate-bande, cela nécessite de mettre en terre au bon moment. J’insiste. A quel moment ? Je sens une réticence à dire. Jean dans un sourire malicieux avoue : « Tout ce qui fleurit est à semer à la lune nouvelle. Ce qui ne fleurit pas à la vieille. Ce qui se plante également oignons, haricots…à la vieille. » Oui, mais les pommes de terre elles se plantent et fleurissent. Jean répond sans se démonter « au bon moment ». Me voilà renseigné. Quel Mois ? « Quand la météo le permet , en juin cette année , en mai en 2015. » J’aurais dû réviser mon « jardinage pour les nuls » avant de venir. Une telle surface à entretenir, c’est beaucoup de temps. Peu importe ils ne comptent pas. L’arrosage nécessite environ 200 litres d’eau par jour, uniquement pour les fleurs. « La fontaine de la cour n’a jamais tari depuis que je suis ici même au moment des sécheresses les plus tenaces. Nous respectons les préconisations de la loi sur l’arrosage, nous attendons le soir. C’est d’ailleurs idiot d’arroser la journée en plein cagnard. J’arrose à l’arrosoir. Nous entretenons ce jardin depuis plus de trente ans. Nous le fumons naturellement au fumier de vaches. » Précise Christiane. Un passage sépare le potager et le massif fleuri entre deux bordées d’asters. Avec l’allée verte le jaune tranche, délimite. Les plates-bandes restent toujours au même endroit. Mes quelques questions complémentaires obtiennent des réponses... Je comprends alors qu’un jardin secret se développe sans en parler, c’est le propre du secret. Le béotien que je suis voudrait tout savoir d’un coup. Leur apprentissage à eux dure depuis trente ans. Je me dois de patienter, doué comme je me connais pour le jardinage. C’est simplement magnifique, point. En rentrant j’inventorie ma bibliothèque pour y dégoter un gros pavé de 1700 pages : « Le bon jardinier, l’essentiel, édition de 1920. Conseils de culture traditionnelle et écologique ». Je crois que je vais attendre demain pour m’y mettre.

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