Une résistance sans esbroufe


Avec RÉSISTANCE Jean Soulet et ses compagnons présentent un long métrage, un vrai film, bien documenté, sans ennui pour le public malgré ses deux heures affichées. Jean Soulet se définit « cinéaste », mais pas historien, certes, mais passionné, cela change tout. Il n’hésite pas à se ceindre de fins connaisseurs des années 1940/1944. Il a épluché tous les recueils, opuscules et fascicules, s’est entouré de mémorialistes, de témoins, à tout le moins de pièces sonores et photographiques . Il a fouillé dans les publications du Musée d’Anterrieux écrites dans la précision, la vérité brute. Il embrasse la période, va chercher l’anecdote comme la boîte de cachous de Jeannot Couderc, passe par des contextes patriotiques, des conteurs férus de récits . Rien n’est laissé au hasard, tout est vérifié, recoupé. Mais malgré toutes ces précautions le réalisateur et son équipe auraient pu tomber dans l'uchronie. Tout l’art de Clap Vidéo réside dans l’écriture qui visiblement résulte d’un énorme travail. Éviter que le spectateur ne se perde dans les noms ou ne s'égare dans les lieux. Ni ne s’ennuie dans ces mésaventures et enquêtes locorégionales ce qui suppose une rédaction minutieuse. Et l’on pérégrine de Murat au pont du Vergne, jusqu’au mont Mouchet. Le modèle autant que l’anonyme, sans se vanter, racontent leurs « péripéties », leurs peurs, leurs sentiments, des témoins dans toute leur acception. Bref, de la rigueur sans lassitude, les chroniqueurs sans fanfaronnade précisent sans digresser. Les situations reconstituées apportent le sel à la recette. Pas un bruit dans la salle, le calme, les spectateurs au nombre de 60 ce soir-là à La Source ne se montraient pas seulement bons élèves. Ils découvraient, tiraient de l’oubli l’histoire locale et ses horreurs, ses trahisons, ses héros souvent passés par les armes ennemies. Appréciaient dignement, chaque scène, chaque parole, chaque épisode de ce documentaire équilibré tant dans la qualité des images, des propos, des illustrations dans leur réalité sans esbroufe. L’humilité, la passion de Jean Soulet et de ses amis, en hérauts, rendent le plus bel hommage, sans grandiloquence, aux vrais protagonistes de cette période. 

 


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