Le robot de traite, une liberté de confort pour Christine et René-Pierre.



Les robots arrivent dans les exploitations agricoles et bouleversent les habitudes de travail des propriétaires. Nous en apportons pour preuve notre visite chez Christine et René-Pierre Mouliade. Qui aurait cru cela il y a seulement une décennie ? Qui aurait parié sur le développement des machines en milieu terrien ? Ce dimanche-là il est à peine huit heures du matin et l’automate récemment installé est bloqué par un animal qui a voulu forcer le passage. Le téléphone portable a « invité » René-Pierre à aller aider son cyberemployé. Quelques minutes à peine plus tard, le flux est revenu normal. C’est certes un investissement important, mais « Il nous permet de nous libérer des traites fixes et contraignantes, nous accorde la liberté de disposer de ce temps pour autre chose, voire du temps de repos. » Leur engagement n’est pas que pécuniaire il est aussi sur la décharge de ces mulsions chronophages et quotidiennes qui rythmaient les habitudes de l’exploitation. « Nous misons également sur une existence qui ne doit plus être contradictoire avec notre métier ». Pour Christine et René-Pierre, robotiser la traite c’est installer une confiance dans la machine ; qui les rappelle (peu) à l’ordre, c’est un des inconvénients, pour un incident de jour comme de nuit. Le robot offre une formule de vie plus souple. « Il nous a fallu revoir la géographie du bâtiment. Nous immerger dans les nouvelles technologies qui sont moins chronophages, moins physiques aussi. En charge, avec six mois de retard, depuis le 24 mars nous avons dû appréhender le fonctionnement de toute l’informatique, contrôler les alarmes, programmer certaines applications. Nous commençons à maîtriser la bête. Parfois on oublie de désactiver certaines choses et on court à la machine pour nous apercevoir que « fausse alerte ». C’est ainsi que l’on apprend. Il nous arrive de nous installer devant le robot et de simplement contempler le travail avec les animaux, comme cela pour une sorte de plaisir, peut être comme des enfants devant un jouet sophistiqué. Par simple plaisir de voir sur l’écran, s’afficher le nom de l’animal, le débit par trayon, de vérifier que tout est normal. De comprendre parfois comment tout cela marche quand nous avons programmé un paramètre. Des contraintes nous en avons par exemple le cahier des charges de l’AOC jeune montagne nous oblige à 4 mois de pâturage par an, que nous respectons à la lettre. Mais le plus marrant dans cette histoire c’est que nos 50 laitières se sont habituées bien plus vite que nous à l’équipement. L’informatisation nous permet de tout savoir sur les animaux et nous apporte une multitude de données avec un logiciel relativement ergonomique. Notre engagement est certes financier, mais aussi affectif, nous investissons dans notre qualité de vie, notre santé, notre famille. C’est sans doute ce dernier point le plus important. Nous voulons profiter pleinement des événements familiaux importants. » Sans les balises de traites ordinaires. Pour René-Pierre, affaibli par sa prothèse, l’impact physique est déjà patent. L’économique et le qualitatif ne peuvent être quantifiés par insuffisance de recul. « Il nous épargne de précieuses heures de travail chaque semaine tout en nous donnant les moyens de mieux suivre le troupeau et chaque vache individuellement pour améliorer la productivité et la rentabilité. » Ce qui leur importe le plus désormais « Nous maîtrisons notre planning quotidien et nous avons tout loisir de disposer de notre temps comme bon nous semble. » Comme un air de liberté et de confort ? « Auquel on s’habitue immédiatement ». Ce dimanche, ils s’offriront une escapade vespérale. Laissant à Juliette, leur fille, le soin d’organiser vers 17 heures le retour de pâture du troupeau à l’étable. L’appareil n’enverra pas d’autre alerte le reste de la journée. 

P.P.

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