Les curistes se montrent satisfaits, mais restent vigilants.
Comme chaque année Bernard le Cloarec
fréquente la cité thermale cantalienne depuis deux
décennies. Il est aussi vice
président, de la Fédération française des curistes médicalisés
(FFCM). Il
en profite pour dialoguer avec ses compagnons de cure et de les
sonder quant à leur appréciation du
service. Après avoir rencontré
Jean Marc Dolon dans la semaine passée avec qui il devisa sur les
petits désagréments de la clientèle, il vient de tenir une réunion
publique au hall de l’enclos. Ils étaient une douzaine à
participer malgré une chaleur caniculaire. Son propos se divisait en
deux chapitres. Tout d’abord il présentait sa fédération qui
possède le statut d’association et n’émarge à aucun lobby ou
parti politique. Ne reçoit aucune
subvention, donc totalement
indépendante. « Les
actions de la FFCM relèvent
plus du dialogue que de la confrontation et elle se base
sur la convention nationale du thermalisme ».
Document
signé par tous les établissements thermaux français. Un vade-mecum
dont il donna lecture de quelques articles et points souvent peu
observés comme les temps de soins. Qui doivent être appliqués
à la lettre : Massage 10 minutes, cataplasme à l’identique
ainsi que piscine ou bains bouillonnants, seuls les jets sont limités
à trois minutes. Les auditeurs furent invités à formuler leur avis
sur ce respect des plannings. Tous s’accordaient à reconnaître
« ici c'est largement
respecté » à
la satisfaction générale de
l'assistance. Bernard Le
Cloarec rappelait : « les
petites contrariétés, ça ne sert à rien de les ruminer ou de les
partager avec d’autres, toujours mal interprétées. Il ne faut pas
hésiter à s’en ouvrir à Monsieur Dolon. Son bureau est toujours
accessible. Dès lors cela évite tout malentendu ».
« Ici ils sont cool »
ajouta une dame qui possédait par ailleurs des éléments
comparatifs. Dans un second temps fut abordé le problème du décret
gouvernemental n° 2014-1025 paru au JO du 10/09/2014 relatif à
l’organisation des futures complémentaires santé obligatoires des
salariés du privé (applicable au 01/01/2016). Il exclut notamment
le thermalisme de la liste minimale des soins couverts . La FFCM et
le « Conseil National des
Exploitants thermaux (CNETh) »
déplorent que la thérapeutique thermale soit ainsi abaissée au
rang des traitements de seconde zone, alors que la démonstration de
l’efficience curative et de l’intérêt économique du
thermalisme est sans cesse consolidée par des travaux scientifiques
indépendants. Si rien n’est engagé d’ici au 01/01/2016, seule
la partie remboursée par la Sécurité sociale (soit seulement 65 %
du cout)
sera réglée aux salariés concernés. Ce qui pour faire court
signifie « Que le ticket
modérateur thermal qui représente les 35 % restant ne pourra
pas être pris en charge par ces futures complémentaires santé. En
l’état ces salariés devront donc payer environ 300 euros de leur
poche pour accéder aux soins thermaux. Le risque induit est que
l’ensemble des complémentaires ne
s’aligne sur cet alinéa »
précisait Monsieur Le Cloarec. Ce qui impliquerait pour l’ensemble
des assurés de grandes difficultés à poursuivre un séjour
thermal avec en prime la destruction d’emplois par milliers.
Bernard le Cloarec diffusait une lettre type à envoyer à son député
ou sénateur et invitait à
signer une pétition qui sera expédiée par la FFCM à Madame le
ministre de la Santé. Si le thermalisme local est apprécié par ses
curistes, ils
n’en restent
pas moins connectés à l’actualité avec une vigilance accrue. À
l’issue de la rencontre, les présents partageaient le verre de
l’amitié.