Un tatoueur japonais en terre Caldagués



L’ambiance est à l’euphorie dans l’équipe du Cantal Ink, une joie teintée d’un profond respect. Pour la première fois , le « Festival international du Tatouage de Chaudes-Aigues » s’apprête à accueillir un véritable maître du tatouage japonais Honda Tsuyoshi. Derrière lui : vingt-cinq années de tattoo, d’histoire nippone… et de contact avec les yakuzas. Au cours des cinq premières années de sa carrière, l’artiste encrait avec des machines jusqu’à ce qu’il suive l’enseignement qui allait changer sa vie. Cette nouvelle voie, celle de l’irezumi, quatre syllabes familières des amateurs de tattoo asiatique. Le terme désigne une forme spécifique de tatouage traditionnel japonais : cet art couvre de larges parties du corps humain… voire, dans les cas les plus ambitieux, son intégralité. Dans l’imaginaire collectif, ces impressionnantes « pièces » encrées sont associées à la culture yakuza, groupe lié au crime organisé. Sans fanfaronnade ni langue de bois, Honda Tsuyoshi évoque ce stéréotype… pour confirmer qu’environ 80 % de sa clientèle y est apparentée. Figure tutélaire contemporaine de l’irezumi, Honda Tsuyoshi travaille exclusivement à la main depuis deux décennies, perpétuant ainsi une technique pratiquée de façon séculaire. Interrogé sur le sujet, le maître observe une différence fondamentale entre l’irezumi et l'encrage artistique. Pour lui, le style qu’il applique s’apparente à une sculpture. Il obéit à des codes d’une extrême précision, quitte à se démarquer de l’esthétique contemporaine. Loin des travaux réalisés au quotidien par les « dessinateurs » modernes du Japon, l’irezumi pratiqué par Honda Tsuyoshi est rare dans l’archipel. C’est de cette caractéristique presque archaïque que le maître s’apprête à faire la démonstration, les 2 et 3 juillet prochains, dans le village Cantalien. La culture du tatouage traditionnel dans l’Empire du soleil levant entretient avec la société japonaise une relation aussi trouble que passionnelle. Assimilé au crime organisé par le gouvernement, il s’est même vu un temps bannir par ce dernier. À l’instar des anciens prisonniers et prostituées , ceux qui osaient arborer un tattoo étaient exclus de la « bonne » société. Mais paradoxalement, ce sont ces yakuzas, honnis par les instances dirigeantes qui sont les gardiens de l’irezumi, les « anges noirs » d’une tradition, aujourd’hui, perpétuée par une poignée d’irréductibles maîtres. Parmi eux, on compte Honda Tsuyoshi. On comprend l’immense fierté que toute l’équipe du Cantal'Ink éprouve à l’idée de le recevoir. Comment se faire tatouer par Maître Honda Tsuyoshi pendant le Cantal'Ink ? Tout au long de son séjour le français David Raspoutine, son apprenti, accompagnera Honda Tsuyoshi qui ne pratique pas la langue française. Si vous souhaitez avoir le privilège de passer entre les mains expertes du maître, l’équipe du Festival du Tatouage vous encourage à contacter David https://www.facebook.com/david.tonya

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