Frédéric Lécuyer l’aventure
géologique et volcanique.
Les aventuriers
médiatiques défient les lois de l’équilibre ou celles de
l’entendement. Celui dont nous allons vous parler est un
scientifique qui crapahute caméra au poing et équipement complet
jusqu’à la confrontation avec le feu de la Terre. Une expédition
à haut risque même si l’homme s’en défend. Mais quand même
parfois il rencontre aussi l’angoisse et la peur comme au Merapi
sur l’île de Java. S’entretenir avec Frederic Lécuyer de sa
profession qu’il érige en art de vivre c’est prés d’une heure
de parole où il vous décrit son métier ses envies ses « bonheurs
de faire ce boulot ».
Pourtant rien ne l’y prédestine dès le départ. Né à
Saint-Quentin (Aisne) en 1959 une situation qui ne le disposait en
rien à devenir un géologue spécialiste des volcans. À la suite
d’un travail sur l’Aubrac du côté de Saint-Urcize et Nasbinals
et à sa véritable découverte de la vulcanologie à Stromboli, où
il se rend en auto-stop, il s’établit à Clermont-Ferrand. Il y
poursuit ses études, qui vont le mener en Indonésie. Tout au long
de l’année et plus particulièrement de la saison estivale il
promène cet enthousiasme de conférence en conférence. Toutes les
deux semaines, c’est le cinéma La Source qui l’accueille. Il
accompagnera Haroun Tazieff. Forgera son abnégation en effectuant
des tâches subalternes. Mais toujours la passion l’emporte et
notre « baroudeur » comme l’appellent ses collègues «
montera là-haut » au bord du feu de la Terre au plus prés du
foyer pour observer, mais aussi filmer au mépris d’une sécurité
normale. Parfois, il sentira bien près le souffle de la chaleur du
brasier. Son territoire de jeux, la plupart du temps, se situe dans
cette Indonésie où les compétences côtoient la légende et la
légende, celle que l’on écrit, va à l’encontre de la rigueur
didactique avec laquelle il doit composer. Homme de terrain, son
riche parcours marqué par la découverte du volcanisme actif a
beaucoup influencé son
enthousiasme à transmettre et faire partager la magie des cratères.
Docteur en sciences de la Terre, il devient, auteur, journaliste,
conférencier, photographe, cameraman et réalisateur pour assouvir
sa flamme. De plus, face à la démesure des phénomènes qu’il
rencontre, sa pratique d’un art martial, le Taï-Do, dont il est
professeur et ceinture noire 5e dan, l’autorise à rester serein et
lucide en toutes circonstances. Son parcours sur les volcans débute
en Aubrac se poursuit depuis bientôt 32 ans sur tous les continents.
Ses collaborations avec tous les médias lui permettent d’approfondir
encore ses connaissances. Il a tourné reportages, documents avec
toutes les télévisions, couvert des éruptions, son terrain de
prédilection. Un de ses films les plus emblématiques «Java,sur
l’échine du dragon » suscite plus l’aventure fantastique à
la Spielberg que la science. Il passera plusieurs années à Tondano
au nord de Sulawesi, étudiera l’activité volcanique indonésienne
au point de finir par considérer cet archipel comme son second pays.
Et, plus récemment, il rédige le contenu des fiches techniques pour
la Chaîne des puys, dans la première version de l’application
gratuite « Volcans d’Auvergne » (volcansdauvergne.com)
pour iPhone et Androïd réalisée par Etamin Studio et soutenue par
Vulcania. Cette application devrait s’étendre aux grands volcans
des massifs du Cantal et du Mont-Dore-Sancy. Vous avez dit
« baroudeur » ? Éclectique aussi.
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