Les filipendules de David André

Guy de Maupassant entretenait une vraie passion pour la nouvelle. L’imagination du taureau normand extrêmement fertile a donné ses lettres de noblesse au genre. Ce matin-là sur la voie principale de Sansard, je rencontre dans le vent, la neige et la froidure David André avec un livre de chroniques qu’il me destine. Depuis longtemps il nourrissait le projet d’en proposer aux yeux de tous. Les filipendules ce sont cinq histoires suspendues à un fil qui vous entraîneront dans les rues de Clermont-Ferrand, les mines d’Auvergne, au théâtre… Tout ceci dans un opuscule au format singulier comme c’était le cas pour son voyage d’Hermès. En ouverture Cécile Coulon, auteure auvergnate, préface le livre. Cécile Coulon romancière notamment de trois saisons d’orage, les ronces ou plus récemment une bête au paradis prix Arverne et prix littéraire du Monde. Pauline Collange a illustré les textes et tout ceci nous offre un ouvrage empreint d’une écriture caractéristique. Laquelle nous accroche à ces héros, qui passent du tragique à la poésie, du bonheur au malheur avec une chute surprenante, prototypique de l’essence de la nouvelle. L’auteur puise dans son imaginaire, mais de plus dans la réalité ordinaire de la vie, de la mine, dans un drame familial. La nouvelle est un récit court, de fiction narrative en prose, qui se différencie du roman par sa brièveté, par le petit nombre de personnages, la concentration et l’intensité de l’intrigue, le caractère insolite des événements contés. Leur action simple, se construit de façon à ménager un effet de surprise au dénouement, la chute. Leur particularité tient dans les illustrations de Pauline Collange dont on se demande, de prime abord , ce qu’elles font là. Puis au fur et à mesure on les appréhende et les apprécie tant elles soulignent les faits. Le liseur se trouvera entraîné dans les méandres de ces histoires traitées singulièrement dans lesquelles il va se laisser manipuler. Ne sachant plus où et comment tout ceci va se terminer. On peut s’interroger comme Cécile Coulon : où l’auteur veut en venir ? Vers la chute, voire au-delà, à vous de trouver …