La corse de Xinarca plein chant en l’église.

Depuis quelques années Xinarca s’installe en l’église Saint-Blaise Saint-Martin pour un concert qui sort de l’ordinaire. Il apporte dans sa besace et avec sa cetera la Corse majuscule celle d’un autre temps plus traditionnel issu des chants de bergers et d’un passé magnifié par sa prestation. Tout d’abord, il surprend par sa voix. Plusieurs ont tressauté avec le début du récital qu’il entame en bout de nef dans le dos de l’assistance, sans présentation. Son ouverture dure près de vingt minutes avec des oeuvres en latin et corse. La contemplation enlace le public. Les ogives se remplissent d’une quiétude patente et renvoient cette voix extraordinaire sans aucune sonorisation. Il n’étonne pas uniquement par l’expression, mais aussi sur le fond, un hymne à une culture montagnarde . « Une recherche de l'antique et du sacré à travers le chant profond monodique et des compositions qui ne tendent pas à être fidèles à la Tradition dans sa forme, mais dans sa source, dans son énergie, son mystère primitif et sa puissance magique et incantatoire. » Au fur et à mesure de l’avancée du concert, il distille son message et ces pratiques ancestrales. Les bergers de l’adret à l’ubac communiquent avec ces cantiques . Entre chaque titre il raconte des chroniques de la grande Histoire de son ile. Il incite le public à participer. Distribue clochettes, grelots et sonnailles dont les spectateurs doivent user durant sa prestation. La cetera donne une couleur aux chants de montagne qu’il sublime avec ces seize cordes vieilles de deux cents ans. Il reste le seul à l’utiliser. Une quarantaine de personnes assistait au récital dont elles ressortaient avec une tranquillité de mots et de tons singuliers. Xinarca au fil des ans ne finira jamais de nous subjuguer pendant une heure trente. Notez bien : XINARCA, afin de ne pas le rater lors de son prochain passage, à dessein de vous dépayser la durée d’une performance originale entre usage et improvisation.