Les bons contes et bons amis de Laurent Occelli


Le conte vise à distraire ou à édifier, il porte en lui une force émotionnelle puissante. Il se distingue des autres récits par l’acceptation de l’invraisemblance propre au genre, surtout avec la fameuse phrase d’introduction traditionnelle « Il était une fois ». Beaucoup de gens aimeraient tenir la place de Laurent Occelli, diseur, qui connaît plein d’amis dont il parle souvent, sait des péripéties et des mythes que ses compagnons lui relatent. Laurent Occelli possède une belle propension à raconter des histoires avec une décontraction déconcertante comme s’il les avait vécues. Il demeure lui aussi une personnalité du conte qu’il déclame. Il mime des situations, joue des fonctions. Individu Protée, il passe d’un aventurier à d’autres rôles. Il se métamorphose en Toinou. Héros de sa première fable, parti à la recherche de la chance qu’il ne trouve pas, il ne s’aperçoit pas qu’il l’a croisée sur son chemin. Ce lundi soir à la fraîche, il a conquis avec ses histoires trente-deux spectateurs, qui pendant plus d’une heure trente l’accompagneront aux côtés des trois fées du lavoir. Ou rencontreront le petit dragon qui voulait devenir comme les humains. Mais il nous parlera du curé et de son bedeau qui a laissé la porte du cimetière ouverte. Et pour l’agrément du frisson il dépeindra Maleval et ses serpents, « elle n’est pas belle cette histoire, » manifestera une dame âgée. Près de la source du Par, il entretiendra le public de la Berthe de Fridefont qui, en catimini, est descendu à Chaudes-Aigues. Les auditeurs se sont embarqués pour ailleurs jusqu’à la nuit tombée au lavoir où d’aucuns vous affirmeront avoir vu les trois fées et leur linge immaculé. Une soirée énigmatique, hors du temps, avec son expression, ses mots, ses attitudes et ses mimiques, Laurent Occelli étonne. Subjugue l’assistance seulement par le geste et le verbe. Chemise blanche et pantalon noir, rien de plus simple, rien de mieux, allument la fantaisie de l’écoutant, l’entraînent dans son univers. Demain, lundi 8 août, gageons que les présents reviendront ouïr d’autres chroniques, sans effets spéciaux ou musiques tonitruantes, mais avec le talent du conteur…

 

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