L’église la mieux chauffée de France est caldagués.

Le titre de cet article relève d’une boutade lancée par Michel Brousse. À bien y regarder, c’est non moins une vérité. C’est de notoriété publique à Chaudes-Aigues, rien ne se passe comme ailleurs. Par exemple, l’eau coule naturellement chaude à 82° depuis la résurgence du Par. En cette période de sobriété énergétique, voilà que la municipalité piétine divinement les recommandations gouvernementales avec le chaleureux assentiment de l’autorité religieuse. Nous en voulons pour témoin la thermogénie de l’église Saint-Martin Saint-Blaise. Jusqu’au milieu des années soixante, ce sont deux calorifères noirs qui chauffaient l’édifice. En 1965, l’eau de la Source du Par a remplacé les énormes poêles. La conduite en alimente six caniveaux dans le sol du bâtiment. Une pompe propulse cette onde thermale issue du trop-plein de la susnommée. Elle se répand dans la nef dont la chaleur irradie et porte la température à un degré plus qu’acceptable et confortable, tant pour les fidèles que pour les officiants. Les entrées se régulent par des plaques de cuivre assorties chacune d’un orifice calibré en leur centre. Cela détermine la circulation, sous le dallage, dans les cent cinquante mètres de rigoles intérieures et évite sans doute que l’eau chaude naturelle ne précipite ou ne se refroidisse trop vite sur de telles longueurs. En contrepartie les caniveaux doivent se détartrer périodiquement. Le lieu est désormais paré pour la rigueur des frimas et les conséquences de la crise actuelle sans dépenser un sou de plus.