La foire du 8 mai est comme la menthe. A l'eau !
Comme à la mosquée on quitte ses chaussures |
Ce devait être une belle journée, de celle dont on se souvient
longtemps. Elle le fut effectivement, mais pas dans l’appréciation
attendue. Quand on dit que la « pluie du matin n’arrête pas
le pèlerin », il faudrait ajouter, mais dissuade le forain.
Rien ne pouvait être pire ce vendredi à l’occasion de ce
rendez-vous devenu une quasi-institution chaque printemps. La pluie
abondante dès potron-minet, si bien que d’aucuns venus pour
proposer leurs étals et leurs marchandises ne déplièrent pas leur
banc avant de fuir quasiment la cité des eaux chaudes. Adieu veau,
vaches, cochons, couvée comme le décrivait Jean de La Fontaine
(encore de l’eau). En le paraphrasant, on pouvait ajouter :
bonnes affaires, vide-grenier, coups de commerce, animation de rue...
Dans l’histoire sans doute le seul à apprécier ce contretemps fut
le porc qui échappa au dépeçage en place du marché et obtint une
année de sursis. Festival de parapluies et de cirés tout le matin.
Il fallut quasiment attendre l’heure de la sieste pour que quelques
éclaircies viennent réchauffer la vallée du Remontalou. Cela
permit au chaland de musarder « une grosse paire d’heures ».
Mais l’enthousiasme avait disparu. Les structures gonflables firent
cependant le plein de marmaille. Les exposants, du moins les plus
têtus et in sensibles aux frasques météorologiques, rencontrèrent
enfin le public. Les animaux restaient impassibles à ces
intempéries. La bourrée du Caldaguès tenta quelques pas, y
parvint. Les jeunes agriculteurs, organisateurs, prenaient la chose
avec philosophie, mais n’en affichaient pas moins leur déception ?
Des semaines de préparation pour voir cette somme de travail à
l’eau, entre deux belles journées de printemps. Ne tournons pas le
couteau dans la plaie. Prenons rendez-vous pour la saison prochaine :
le 8 mai tombera un dimanche, le jour du Seigneur. Celui du saigneur
pour le goret. Les dieux météorologiques se montreront peut-être
plus cléments.